Da Vinci Code
Pendant
que d’autres subissaient Star Wars épisode N, ou suivaient passionnément le
festival de Cannes, je lisais le Da Vinci Code. Lire, est-ce bien le mot qui
convient ? Est-ce de la lecture ? Est-ce de l’écriture ?
540 pages
écrites en gros caractères, découpées en chapitres courts afin que les
bronzeurs puissent se retartiner de crème solaire toutes les 10 minutes. J’aime
imaginer le livre (mais est-ce un livre ?) maculé de taches de crème solaire.
Il ne mérite pas beaucoup plus.
L’histoire
: la recherche du Saint Graal par un couple improbable formé d’une jeune flique
française (on vise le marché européen) et un universitaire étatsunien (comme si
la référence en matière de recherche historique était aujourd’hui cette jeune
et grande démocratie). Un traître britannique (là on s’en fiche du marché
anglais, parce que de toutes façons les anglais ne lisent plus depuis que leur
système scolaire est privatisé). L’Opus Dei en grand méchant loup. Le Vatican.
Jésus, Marie-Madeleine, les Templiers.
On
découvre accessoirement qu’il reste des descendants de Jésus et
Marie-Madeleine. Ca c’est une bonne idée. Mathématiquement, il doit même y en
avoir beaucoup. Un rapide calcul montrerait que le nombre doit bien s’élever à
plusieurs milliards (supposez deux enfants, faisant eux-mêmes deux enfants, à
raison de 5 générations par siècle, on arrive vers l’an mil à 550 milliards de
descendants de Jésus). Donc je suis, nous sommes tous des descendants de Jésus
et de Marie–Madeleine, si c’est bien avec elle qu’il a eu des enfants. C’est
rassurant ou inquiétant ? Là n’est pas la question. Ce qui importe c’est que
nous soyons en droit de réclamer notre part d’héritage. Et cet héritage-là…
Il est
lourd : c’est lui qui nous a communiqué nos peurs et nos inhibitions. C’est lui
qui nous empêche simplement d’être heureux.
Extrait : "Juste avant de
mourir, [il] eut l'impression très nette d'entendre le bruit des rouleaux que
chevauchent les surfeurs, sur les plages de la Côte d'Azur."
Donc ce livre procède de l'uniformisation de la culture, comme Star Wars