Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les colères de Lewis
16 juin 2005

Poupées russes

Le souvenir qu'on garde d'un film est souvent lié aux conditions dans lesquelles on l'a vu. J'avais un rendez-vous prévu de longue date à 18 heures pour le boulot (oui, je travaille parfois). J'appelle mon client vers 15 heures pour confirmer. Il me répond de... Minsk (Biélorussie) ! Il est donc difficile de se rencontrer à 18 heures dans la banlieue toulousaine. Colère !
Mais trois heures qui se libèrent miraculeusement dans mon agenda.
Trois heures à prendre. Souvent je vais au cinéma quand je suis dans cet état d'esprit. Il me faut sortir, m'évader, oublier la déconvenue. J'aime le cinéma aussi pour cela : il permet de quitter le réel pour quelques heures.
Donc je mate le programme de mon cinéma préféré.
17h20 : Les poupées russes. C'est vite décidé. Un coup de fil à une amie qui aime aussi bien la salle que sortir de chez elle de façon impromptue.

Générique de début.
Je reconnais Romain Duris, Audrey Tautou, Wendy, Lars et les autres, à peine vieillis depuis l'auberge espagnole. Je rappelle que je n'ai pas la télé, et que je n'ai pas subi la piqûre promotionnelle de la veille.
Je reconnais Romain, dans la même quête. Bien meilleur que dans "de battre mon coeur s'est arrêté".
C'est étrange comme la génération suivante (les trentenaires) ont les mêmes préoccupations que nous : même recherche de "l'élue", mêmes doutes.
Une belle phrase retenue dans les dialogues : la recherche de la femme c'est comme ouvrir des poupées russes. On ne sait jamais si c'est la dernière.
Des scènes étonnantes : Audrey Tautou racontant à son fils ses aventures sentimentales à la manière d'un conte de fées.
Les histoires qui supportent le scénario sont un peu légères (l'écriture d'un scénario en anglais, et la rencontre entre un machiniste et une danseuse). Peu importe, le plaisir n'est pas là. Il est dans le rythme, les dialogues, le romantisme. Un film parfait en quelque sorte.
Parfait au moment où je l'ai vu.
La déclaration d'amour sur le quai de la gare de Leningrad est inoubliable.
Nous retournerons le voir, pour pleurer ensemble.
Générique de fin.

- il regarde le générique de fin ?
- ben oui, c'est le moyen de sortir doucement du film.
- et ça fait chier les vieilles pressées d'aller pisser.

Publicité
Publicité
Commentaires
R
J'ai enfin vu ce film, et, si la déclaration d'amour était émouvante, c'était plus parce qu'elle était dite au moment des adieux, sur un quai de gare, que parce qu'elle était originale. Bien sûr que, chez l'autre, si l'on est sensible à ses charmes, c'est l'imperfection qui nous charme, ce petit bout d'âme qui fait de l'autre qu'il est unique et ne ressemble qu'à nous.<br /> Quête sans fin, semble-t-il... Je suis plus optimiste, et je crois à l'amour pour la vie.<br /> Deux scènes m'ont émue: celle, sur le bateau, où l'on est témoin, en trois couples, en trois plans, de tous les stades de l'union. Wendy et le héros dans les prémices de l'amour, Natalia et son mari, déjà triste, effondrée plus qu'elle n'est assise sur un fauteuil tandis que son tout nouvel époux démystifie aux toilettes la nuit de leurs épousailles; les parents de Wendy, enfin, divorcés depuis 20 ans, illustrant l'incommunicabilité dans le couple. Doit-on voir là une évolution inexorable (séduction et attirance irrésistible, désenchantement mêlé d'amour encore, et la guerre, enfin)? C'est assez sombre, finalement, et je ne m'inscris pas. <br /> Par ailleurs, une phrase de Wendy, qui m'a fait comprendre que c'était elle qui était pour lui: le quotidien nourrit l'amour, il ne le détruit pas.<br /> Je suis totalement d'accord.<br /> Parce qu'il n'est jamais que ce qu'on fait de lui!
R
Le cinéma me rappelle les histoires qui n'ont pas bercé mon enfance, le soir au coucher. J'y vais pour cet instant voluptueux, au moment où l'obscurité tombe progressivement dans la salle, pour cette attente magique où le temps s'arrête pour s'accorder une trêve sacrée.<br /> Parfois je suis déçue, je n'arrive pas à être dupe. Et quelquefois c'est émouvant. Mais toujours il reste cet instant...<br /> Obscurité. Générique de début. L'attente...
Les colères de Lewis
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité