Le jeu de la honte
En réponse à une note hilarante de l'ineffable Martin, je reprends la patate chaude, et je la passe à STV, vert de rage de n'avoir pas été choisi.
Donc la honte de ma vie, c'était aussi à l'école primaire. J'étais alors un brillant deuxième de la classe. Ca a bien changé depuis.
Il fallait apprendre le Cid, Acte I, scène 4. La tirade de Don Diègue. Tout allait bien ; j'avais bien appris ma leçon.
Ô rage ! ô désespoir ! ô viellesse ennemie !
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
...
Mon bras qu'avec respect tout l'Espagne admire,
Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire,
Tant de fois affermi le trône de son roi,
Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ?
...
Jusqu'au drame final :
Comte, sois de mon prince à présent gouverneur ;
Ce haut rang n'admet point un homme sans honneur ;
Par quoi ai-je bien pu remplacer le dernier mot ?
J'en fus rouge de confusion, et je le suis demeuré.