Sa vie est à Romans
résumé : les 101 propositions laissent Laouenanig de marbre car elle a d'autres chats à fouetter.
Laouenanig
se gara vers 11 heures sur le parking de la rue de la Carrière, à Arradon, à
quelques encablures du ponton où elle avait rendez-vous vers midi. Elle profita
du temps qu’elle avait devant elle pour s’assurer que la météo n’avait pas changé et
que la mini croisière qui devait les conduire sur l’Ile aux Moines. Le répondeur
indiquait un temps sec, mais avec des risques d’orage en fin d’après-midi. Elle
acheta pour accompagner son café et ses croissants Ouest France, édition du
Morbihan. Elle trouva le café insipide, par comparaison avec celui qu’elle
avait dégusté à Toulouse chez un blogueur passionnant.
Elle
découvrit en page 7 une nouvelle qui ne laissa pas de l’interroger :
Jean-Marie Le Pen était attendu le jour même sur l’Ile aux Moines pour un grand
raout avec ses amis et sa famille. Ces agapes devaient
lancer en grande pompe la campagne électorale. L’état major du Front avait
prévu de se rendre symboliquement en bateau sur l’île.
Tiens,
se dit-elle, il va y avoir du monde près du porc !
Peu
après midi, son amie arriva, souriante et bronzée, mais seule.
- Albert n’est
pas là ?
- Non, il
nous rejoindra avec Martin un peu plus tard dans la soirée.
Elles
ne savaient pas encore que le retard inhabituel du parisien serait
indirectement la cause des événements imprévus de la nuit.
Malgré
l’ambiance plutôt gaie de cette fin d’été, les syndicats avaient en effet prévu
une grève le jour de la rentrée scolaire. Le risque était énorme de provoquer
une panique indescriptible et un chaos monumental. Même dans l’Aveyron, on
annonçait jusqu’à 70% de grévistes dans l’éducation nationale. De fait, la
région parisienne fut congestionnée comme rarement. A Orly, il fallait compter
avec 4 heures de retard. Certains vols intercontinentaux furent détournés sur
Nantes, ce qui ajouta encore à la confusion.