Albert et Mélusine
résumé : un fou de Bassan innocent accompagne Martin sur l'Ile aux Moines.
Le bateau prit le Golfe à 18 heures
environ. Le soleil commençait à décliner tranquillement, soulignant
avec élégance l'ombre des pins parasols qui invitaient lascivement à
une sieste réparatrice. Las ! Doudou, plus habituée aux alizés qu'aux
risées bretonnes n'était pas d'humeur siestale. Les grands signes
amicaux de Laouenanig les accueillirent. Son sourire faisait plaisir à
voir. Elle rencontrait en effet pour la première fois Albert, dont son
ami Martin lui parlait profusément depuis si longtemps.
Ils se
mirent en quête d'une terrasse de café pour fêter dignement leur
réunion aussi inopinée que la présence simultanée sur l'île d'un fou de
Bassan et du fou de La Trinité. Au Pod Bronnek, ils burent
respectivement, un thé, un planteur, un café et un double bourbon.
Albert, bon prince, régla l'addition. Pas d'hébergement prévu. Ils
toquèrent chez Mme Lamour. Trois de ses clients venaient de quitter les
lieux. Ceux-ci ne savaient pas qu'ils allaient manquer un événement
mémorable. En questionnant la logeuse en breton, Laouenanig apprit que
la réunion du Front se tiendrait au lieu-dit Le Goret. Elle proposa
alors de s'y rendre a pied, juste pour voir, dit-elle à ses amis.
Alors
que le soleil déclinait de plus en plus sur l'horizon en embrasant
d'ocre vif les toits d'ardoise marine et que l'orage annoncé par
Ouest-France tardait à venir, ils aperçurent l'attroupement des
militants. Ils s'assirent en hémicycle. Des vigiles virils s'assurèrent
qu'ils n'étaient pas armés. Décontenancés par les réponses naïves des 4
amis, ils passèrent leur chemin, sans savoir qu'un oiseau blanc était
bien plus dangereux que 4 blogueurs échoués par hasard au milieu du
Golfe du Morbihan.
à suivre...