Abonnés absents
résumé : les événements s'accélèrent et les oiseaux se cachent pour mourir.
La nuit tombe sur la baie. Les moustiques volent plus haut que d'habitude, comme pour s'éloigner du peuple réuni sur l'île. Le fou de Bassan chasse et soudain il fiente. L'orateur enflammé de la tribune constituée de quelques planches assemblées par des artisans sans scrupules laisse échapper un "merde !" retentissant. Sa fille est horrifiée par le spectacle : le front du chef du parti éponyme sous lequel bouillonnent des idées aussi chauves que les souris apeurées par les cris du fou est maculé d'une fiente bicolore qui le fait ressembler à Gorbatchev. Il sort un kleenex propre de la poche de son pantalon en lin blanc, s'en essuie le sommet et continue son discours comme si de rien n'était. Marine est rassurée : l'auditoire semble ne s'être aperçu de rien.
Nos
quatre blogueurs n'ont rien vu, éloignés qu'ils étaient de l'incident,
qui allait causer dans quelques semaines une modification radicale à
laquelle personne ne s'attendait. Ils continuaient à deviser gaiement,
pariant sur la composition de la nuitée à venir. Chacune voulait
partager un moment d'intimité avec Albert. Doudou sentait bien que sa
conscience restée sous les tropiques le lui reprocherait quand elle rentrerait. Martin était jaloux par
avance. Albert ne disait rien, trop occupé à mater sans
vergogne le string opalescent d'une journaliste aguichante.
Quand le
téléphone de Laouenanig sonna, le soleil sombrait définitivement, comme
une crêpe à la crème de marrons dans le gosier de STV.
- Laouenanig ?
- Oui.
- Je suis à Rennes, et je ne sais pas où dormir. Tu m'invites ?
- Euh, c'est que je ne suis pas chez moi, là.
- T'es où ?
à suivre...