L'ile de la tentation
résumé : la canicule de l'été n'a pas échaudé Albert, mais les transports modernes sont efficaces.
La
réunion continua jusqu'à ce que l'orage tant attendu arrive enfin, ce
qui permit à Martin de pérorer, et d'affirmer qu'une suite d'événements
incongrus l'avait finalement conduit à trouver ce qu'il cherchait à
Nantes. L'orateur frontiste éternua. Il se moucha, respirant du même
coup le virus transporté par le fou de Bassan. Le tonnerre mit à mal la
sonorisation inconséquente. Les droitistes sdemandèrent au recteur Le Guellault de leur ouvrir l'église, ce qu'il accorda obligeamment, cédant au sourire enjôleur de Marine.
Chassés
par la pluie bienfaisante, Albert, Doudou, Laouen (elle permet qu'on
l'appelle Laouen) et Martin, bras dessus, bras dessous, coururent
incontinent chez la vieille Lamour qui leur avait mitonné un cassoulet
du diable, dont elle avait trouvé la recette sur un blog toulousain.
Faute d'ADSL, elle n'avait pas pu tout lire. Elle avait remplacé la
saucisse de couenne par de l'andouille de Vire, et le jarret de porc
par de la hampe de farfadet. Le résultat fut néanmoins excellent.
L'effet des haricots sur Albert ne se fit pas attendre. Doudou et
Laouen ne se bousculèrent pas pour savourer une nuit qui promettait
d'être odorante. Martin, dont l'odorat était déficient depuis qu'il
avait mis son nez dans d'obscures affaires médicales ayant trait à la
reproduction des papillons au siècle premier de notre ère chrétienne,
se dévoua donc pour dormir avec Albert.
La nuit allait tomber sur le jour le plus important depuis le 21 avril 2002, quand le téléphone de Laouenanig sonna de nouveau.
- Tu sais où est Biniou ?
- Chez moi, elle garde mes enfants.
- Non, justement. Je viens de la croiser sur le port au bras d'un septuagénaire endimanché.
Mais
que devenaient les enfants bretons abandonnés ? Vous le saurez en
lisant le prochain épisode de notre série "STV ou la vie sauvage"