C'est pô juste
On se plaint de mon absence, alors que je squatte les chaînes de tivi à une heure de grande écoute, pendant que le soleil brille au dehors (en Martinique) et que les marmottes se demandent si l'hiver va enfin arriver, et si, à l'instar des tortues, elles doivent enfiler un pyjama à carreaux ou à rayures.
On s'irrite de mes silences alors que j'ai dévoilé publiquement mon amitié pour Franck RIBERY, et par là-même, mon intangible affection pour la Côte d'Opale, par respect amical pour notre loup garou momentanément absent lui-aussi.
On s'étonne de mes rendez-vous manqués alors que j'étale inocemment l'indécence de mes souvenirs scolaires au travers d'une caméra hostile qui me margue continuement de son oeil rouge mais vide, même dans mon sommeil, entrecoupé de rêves étranges, comme celui de la nuit dernière, où ma poissonnière m'offrait un plat à bûche pour me féliciter de ma gloire éphémère.
On s'offusque de mes départs, alors que je lis attentivement des textes à peine écrits, que je me réjouis des mots des autres, que je regrette le repli de Myrtille, probablement partie accompagner Estragon dans un repos bien mérité.
On s'étonne de la platitude de mes critiques, alors que j'ai souri des deux mains au dernier Woody Allen, émerveillé par le ciselage impeccable d'un scénario sur mesure pour un narcissique démesuré, à la cheville duquel je n'arriverai probablement jamais question narcissisme, car question cinéma, je n'ai aucune prétention, pas même celle de comprendre une critique du Nouvel Obs, dont à la page 154 du numéro de cette semaine il est question du patron qui exploite ma fille aînée.
Donc Ségolène est élue.