Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les colères de Lewis
27 mai 2005

l'europe

    

J’ai eu une longue conversation avec une amie.
Entre autres choses, nous avons parlé de l’incommunicabilité dans les grandes villes. C’est vrai qu’il nous arrive parfois de croiser une personne qu’on avait perdue de vue depuis longtemps. Le dialogue suivant est typique de ce genre de situation :
- Quelle surprise ! Que fais-tu là ?
- Bon là j’ai pas le temps, mais on se rappelle.
- Oui, je devrais avoir une soirée libre dans 2 mois.

Nous avons aussi comparé le prix des cafés en Province et à Paris.

Nous avons demandé des nouvelles de nos amoureux respectifs.

Et soudain, elle m’impérative :
Cite-moi une seule réalisation positive de l’Europe !
- Blanc… (enfin, le silence de la nuit étoilée)

- Euh… Erasmus ?
- Pfff, pour les gosses de riches.
- Euh… L
e calibre des bananes ?
Ben oui, finalement,
qu’a fait l’Europe concrètement pour nous ?

Il n’empêche, que j’aime l’Europe.

Traverser les frontières sans voir un képi.
Passer un col des Pyrénées et ne plus reconnaître le Pays Basque, tant il est plus beau que dans mon souvenir.
Trouver de la Weissbier dans les supermarchés.
Entendre les amis des enfants dire : ah oui, je viendrai en Europe avec plaisir.
Croiser des allemands, des autrichiens, des espagnols, des portugais, des grecs, des s
lovènes, des hongrois, des polonais, et nous dire autour d’un café à Paris que nous ne subirons plus la dictature.

Publicité
Publicité
Commentaires
C
Bonjour,<br /> <br /> voilà sais-tu si je suis vraiment obligée d'aller à munich pour boire leur délicieuse weissbier où si ça se trouve à paris ?<br /> <br /> merci bcp
C
très heureuse de voir que nos conversations t'inspirent des articles ;)<br /> alors moi aussi, j'aime l'Europe, j'aime le monde. Si l'on devait me coller une étiquette (on aime ça les étiquettes ici-bas), je dirais que je suis de Paname, née côté mauvais du périph' et citoyenne du monde.<br /> donc point par point:<br /> j'ai toujours pu passer les frontières. Bizarrement, moi, on m'arrête beaucoup, on me fouille beaucoup et on m'interroge méchamment parfois, je dois avoir un physique à intriguer les douaniers. Bizarre.<br /> Je suis heureuse d'avoir un passeport français car je peux aller sans visa dans beaucoup de pays et ceux pour lesquels il en faut un de visa, généralement ce n'est pas trop difficile de les obtenir. Donc quitte à être un numéro (car ne nous ne leurrons pas, nous ne sommes que des numéros), au moins, je suis un numéro que l'on respecte un tant soit peu quand je suis hors de mes frontières. Tous n'ont pas cette chance.<br /> Nous ne sommes absolument pas d'accord sur le calibrage des bananes, nous les Européens, ni d'ailleurs sur le diamètre des lunettes des sièges de toilettes. Et si nous n'avions que ces deux sujets à résoudre, ce serait plutôt rigolo. Hélas, ce n'est pas le cas. <br /> J'ai toujours rencontré des gens de tous pays partout. A Paris, ailleurs, sur d'autres continents. Et ça, je ne le dois qu'aux choses suivantes :<br /> l'envie d'aller vers les autres en dépassant les idées préconçues, la curiosité, le désir de découverte et l'effort d'apprendre d'autres langues que la mienne. Je n'ai pas dit baragouiner quelques mots condescendants, j'ai dit se plonger à corps perdu dans les mots avec les gens, ne pas avoir peur de parler, de se planter, de faire des phrases sans savoir comment on va les finir, oser prendre le risque de se ridiculiser et que les autres rient à vos dépens.<br /> J'ai toujours fait ça et je vous assure que grâce à ça, j'ai fait de belles rencontres et je compte bien continuer à en faire. Mais y a un petit effort à fournir. Et quelques baffes et déconvenues à se prendre et à surmonter.<br /> J'aime l'Europe, j'aime le monde, j'aime autrui.<br /> et comme a dit Prince dans l'un de ses concerts et ça vaut pour beaucoup de choses:<br /> "we shouldn't champion our differences, we should champion our similarities".<br /> On s'accroche trop à ce qui nous distingue les uns les autres, on est comme des palourdes accrochées à notre rocher. Bougeons, vivons, allons vers les autres. Parfois, c'est dur, parfois c'est décevant mais souvent ça fait un bien fou et ça rend heureux.<br /> il est temps de nous retrousser les manches, de sourire et de nous mettre à bosser gaiement. En sommes-nous capables? Je l'espère. Je le souhaite.<br /> J'espère que nous y arriverons.<br /> Et surtout ne laissons jamais quiconque nous asséner ce qui est bien pour nous car d'autres que nous n'ont pas eu d'autre choix que de ployer et de recevoir les coups en serrant les dents. D'autres dans d'autres pays actuellement n'ont pas le choix.<br /> Ne perdons jamais de vue que la civilisation n'est qu'un fragile vernis. Félicitons-nous de vivre en paix et espérons n'avoir jamais à vivre de temps d'exception car là, on n'a vraiment plus le choix.
Les colères de Lewis
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité