Vagues
En lisant les blogs hier, j'ai vu plein de vagues à lame (normal, c'est l'été, la mer, etc.).
Epsilon était à deux doigts de la rupture.
Ennairam sur le départ.
STV à la rue, il ne faisait que des conneries.
Caëlle était écoeurée.
J'en passe, en cherchant bien, je suis sur que j'en aurais trouvé d'autres.
J'ai appelé une amie : elle venait de tomber dans les pommes chez le médecin.
Bref, une journée où rien n'allait pour personne.
Pourtant, dans mon arrière-cour pousse un forsythia (ce qui prouve bien au passage que ce n'est pas une arrière-cour, mais un jardinet). Il avait soif. Ses feuilles se recroquevillaient (hum, qu'il est beau ce mot). Rien n'allait pour lui. Je l'ai donc charitablement arrosé. J'ai tiré le tuyau jaune, ouvert la vanne (on dit vanne pour un robinet dont le mécanisme est actionné par un levier et non par un papillon. Le vocabulaire relatif à l'eau est riche en français, pour une peuplade qui préfère l'alcool... Mais ce n'est pas le sujet), laissé s'écouler l'eau un certain temps. Et j'ai observé la façon dont le forsythia (pas la peine de vérifier, l'orthographe est correcte) relevait ses feuilles fanées. A ma grande surprise, ce sont d'abord les feuilles du haut qui se redressent, et non celles du bas. Un peu comme si on commençait par la fin une histoire. Un film à l'envers. Un concert de Vincent Delerm par la dernière gorgée de bière.
Donc, quand rien ne va, arrosez la première plante qui vous tombe sous les yeux, observez ses réactions.
Imaginez la fin du livre, la dernière poupée russe, Audrey Tautou nue, le lit défait de demain matin. Des tongs vertes (c'est quoi le sexe des tongs ? masculin, féminin ? Je n'ai pas d'ami asiatique sous la main pour lui demander). La guitare après le picnic. La main qui vous aide à vous relever. Le téléphone qui va sonner.
- t'es sur pour forsythia ?
- formel
- et pour jardinet ?
- intraitable
- et papillon ? 2 L ? pas 4L
- oui, comme 2CV.