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Les colères de Lewis
2 juillet 2005

Les vieux

- tiens je vais faire une intro
- ah, réglement de comptes à OK Corral ?
- non, une colère légitime et profonde
- pitaing, c'est sérieux, alors !
- ouais j'ai un peu les boules
- faut prendre l'accent texan ?
- pas la peine.

J'ai eu il y a déjà quelques temps une longue conversation avec une amie. Elle me faisait part de son désarroi professionnel. Elle a 20 ans d'expérience dans son boulot. Elle a toujours réussi plutôt brillamment les missions qui lui furent confiées. (quoi, un passé simple n'a jamais fait de mal à personne). Tout bascule depuis que son entreprise a "évolué vers la taille critique". De mariage en mariage, elle se retrouve dans une multinationale. Les méthodes changent. Les outils changent. On lui demande de s'adapter à des méthodes auxquelles elle n'adhère pas spontanément. On lui fait comprendre que c'est ça ou la porte. On lui demande de s'intégrer dans un mode de communication superficiel où la quantité a plus d'importance que la qualité des informations échangées.
Elle promène difficilement une fin de quarantaine dérangeante dans un isolement dérangeant.

Que lui demande-t-on, en fait ?
Quel est le choix ?

S'adapter ? Renier sa personnalité et ses convictions ?
Les outils, les NTIC (non, vous n'aurez pas votre note de bas de page) nous font peur, à nous les quarantenaires. Heureusement que nous les utilisons pour blogger, sinon, nous serions en effet complètement inadaptés à ce mode de communication. Dans les relations professionnelles, un mot peut être interprété comme insultant. Nous n'avons jamais appris à utiliser le mot juste, lisse, aseptisé qui convient dans les multinationales. Je me souviens d'avoir manqué le renvoi pour l'utilisation du verbe "to insist" qui avait paraît-il un caractère méprisant pour mes interlocuteurs américains. Dans le cas de mon amie, il ne s'agit pas de cela. Il s'agit de répondre dans le bon "tempo" (sorry, on dit "timing") avec des phrases plates ou des informations pertinentes. Que sont des informations pertinentes aux yeux des chefs ?

Comment faisons nous pour nous intégrer dans des sociétés dirigées par des plus jeunes que nous, dont les préoccupations sont bien plus personnelles (je parle de la carrière, autrefois on disait l'avancement) que ce à quoi nous étions habitués.
Cela renvoie à la note sur la conférence à laquelle j'ai assisté (qui reste à écrire) : le capitalisme est-il moral ?

En résumé, nous, quarantenaires, sommes peu préparés à ces changements. Alors on nous menace de nous jeter comme une vieille cafetière dont un fusible aurait sauté. Quel avenir ? Inventer son job ? C'est bien souvent la seule possibilité. Mais je vous laisse imaginer la dose de confiance en soi qu'il faut posséder pour cela. Et les risques de déstabilisation de la personnalité.

- pfff, y fait chier ce matin
- ouais, c'est un vieux
- moi je vais voir un blog rigolo
- frivoli ?




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Commentaires
E
je perds même le plus élémentaire vocabulaire : quinquagénaires évidemment !!!Ce doit être parce que je en le suis pas tout à fait.
E
et les cinquantenaires ?<br /> Lire "Eloge de l'âge dans un monde jeune et bronzé" de Christian Combaz.<br /> Dis donc lewisoupinet, t'aurais pas pompé ton idée de note dans mon avant-dernière note de Frivoli toi ? Bon, d'accord, je parlais de vieilles tasses et de vieux gais ris donc, mais tu nous mets bien dees vieilles cafetières !
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