Samedi soir sur la terre
Il a des soirs où tout va.
Nous partîmes donc samedi vers 18 heures, rejoindre la foule des affamés de consommation prénoélienne dans un centre commercial excentré de banlieue.
Notre mission était double :
a) Madame devait trouver un cadeau d'anniversaire en forme de BD pour un collègue (*) de l'enfant premier.
b) Je devais remplir le caddie avec mission d'écouler deux bons d'achat. L'un de 50 cts pour 6 € d'achat de fromage et le second de 5 € pour 60 € d'achat.
Nous étions convenus de nous retrouver "par là" dans environ 42 minutes.
Je devais en outre acheter deux cafetières.
J'errais donc dans les rayons à la recherche des cafetières à piston. Un employé modèle, occupé à vendre des machines à laver m'indiqua le rayon, situé après les bougies parfumées, mais avant l'eau de javel.
A l'étal des fromages, mon choix s'arrêta sur un cantal entre-deux, un reblochon laitier.
And so on.
Arrivé à la caisse, je choisis un étudiant aux favoris prononcés mais souriant. Le téléphone sonne : Elle me demande à quelle caisse je suis. Caisse 18, dit l'accort étudiant après avoir appelé le chef. Et on dit que le sens du service se perd.
Il totalise. Nullement inquiet, car j'avais compté large, j'ouïs néanmoins : 60 euro et 6 centimes. Le caissier avenant trouve mon sourire idiot quand je lui tends fièrement mes bons d'achat.
Trente secondes après, Madame arrive.
Il y a des soirs où tout va.
Et ce soir-là, j'ai commencé Le Soleil des Scorta.
* Il faudrait faire un dictionnaire des synonymes de collègue, adapté aux différentes étapes de la vie et aux diverses situations que l'on rencontre dans la vie courante ou statique. Mais Myrtille gagnerait, alors...